CALGARY – L’âge ne représente qu’un simple chiffre. À 37 ans, Brad Marchand est un peu comme le bon vin. Il s’améliore encore. Il était l’un des meilleurs joueurs sur la glace en finale de la Coupe Stanley contre les Oilers d’Edmonton.
Il y a quelques mois, Marchand rêvait de soulever la Coupe Stanley pour une deuxième fois. Quatorze ans après sa conquête avec les Bruins de Boston, il a gravé son nom une autre fois sur le plus précieux des trophées. Il l’a fait à ses premiers pas avec les Panthers de la Floride.
Deux mois après sa conquête avec les Panthers, Marchand n’a pas fini de rêver. Il s’imagine maintenant avec le chandail du Canada sur son dos aux Jeux Olympiques d'hiver de Milano Cortina 2026.
« Je réaliserais un rêve en participant aux JO, a dit Marchand lors d’une entrevue avec les représentants de LNH.com dans un chic hôtel du centre-ville de Calgary. Je retire une grande fierté à l’idée de jouer pour Équipe Canada. Je ne peux même pas trouver les bons mots pour décrire mes sentiments. Je ressens un truc particulier quand je joue pour mon pays. J’ai des frissons chaque fois que j’endosse ce chandail. Mais je ne l’ai jamais fait aux olympiques. Je ne perdrai jamais ce sentiment de fierté. Je voudrais maintenant le vivre sur la plus grande scène possible, celle des JO. C’est une chose de jouer au Championnat du monde junior, au Championnat du monde ou à la Confrontation des 4 nations, mais c’est un autre monde avec les Jeux olympiques. »
« La Coupe du monde ne remplacera jamais les Jeux olympiques. Les Olympiques sont les Olympiques. »
Cette flamme olympique brûle en lui depuis longtemps.
« En 2014, j’avais reçu une invitation pour le camp, mais je n’ai pas réussi à gagner un poste, a rappelé Marchand qui avait 25 ans à cette époque. Je m’en sers comme motivation depuis tout ce temps. J’étais tellement déçu en 2018 avec l’absence des joueurs de la LNH. Et quatre ans plus tard, la Covid-19 a fait dérailler les plans. J’y pense donc depuis douze ans aux Jeux olympiques. »
« Tu peux connaître une carrière incroyable dans la LNH sans ne jamais jouer aux Jeux olympiques, a-t-il poursuivi. Dans ma jeunesse, je rêvais d’atteindre la LNH. Je ne rêvais pas aux olympiques. Je ne pouvais pas imaginer un tel scénario. Quand tu représentes ton pays aux JO, tu fais partie d’une infime minorité de joueurs qui ont cette chance. »
Auteur de 20 points en 23 matchs en séries avec les Panthers, Marchand a encore de l’essence dans son réservoir. Mais pour gagner un poste au sein de l’équipe de Jon Cooper pour les JO, l’ailier originaire de la Nouvelle-Écosse est assez intelligent pour savoir qu’il n’y parviendra pas uniquement en raison de son impact offensif.
« Ce n’est pas facile de maintenir un haut niveau de jeu en vieillissant, a-t-il précisé. Je sais où j’en suis dans ma carrière. Je comprends que ça représente un défi. Si jamais je gagne un poste avec l’équipe, il y aura de meilleurs joueurs qui resteront à l’écart. Mais je peux remplir des rôles différents qui ne cadrent pas pour tout le monde. J’ai aussi l’expérience des grands matchs. À mon âge, je réalise encore plus la symbolique de participer aux Jeux olympiques. J’en serais tellement reconnaissant. J’y pense tous les jours. »
Si Marchand a célébré avec l’intensité qu’on lui connaît dans les jours suivants la victoire des Panthers face aux Oilers en finale, la petite peste a profité d’un été plus calme sur le plan médical. À pareille date l’an dernier, il se remettait de trois opérations pour soigner une déchirure au tendon du coude ainsi qu’une blessure à l’aine et à l’abdomen.
« À mon âge, tu ne récupères pas aussi rapidement après des opérations, a-t-il rappelé en souriant. L’an dernier, je me sentais un peu en retard, surtout pour les premiers mois. Mais j’avais besoin de guérir des bobos. Je me sens vraiment bien physiquement en ce moment. »
Un meneur au sein du vestiaire
Il y a un an, Marchand savait déjà qu’il participerait à la Confrontation des 4 nations. Le numéro 63 faisait partie des six premiers joueurs choisis pour l’équipe canadienne. Il y était avec Sidney Crosby, Connor McDavid, Nathan MacKinnon, Cale Makar et Brayden Point.
Pour les Jeux olympiques, Doug Armstrong a misé sur cinq des six mêmes joueurs que l’an dernier pour ses six premières sélections. Le directeur général a remplacé Marchand par Sam Reinhart.
« Je n’ai aucun problème avec cette décision, a répliqué Marchand. J'ai dû me battre pour tout ce que j'ai obtenu depuis 20 ans. Ça me poussera à travailler encore plus fort. »
À Calgary cette semaine pour le camp d’orientation, le nom de Marchand revenait inévitablement dans les conversations lorsqu’il était question des meneurs au sein de la formation canadienne.
« Marchy (Marchand) serait déjà un olympien sans les absences de 2018 et 2022, a affirmé le défenseur Drew Doughty. Si j’aime me décrire comme un rassembleur au sein d’un vestiaire, Marchy l’est encore plus. Il peut courir partout dans le vestiaire et il fait rire tout le monde. J’aimerais tellement le voir obtenir un poste pour les JO. Il vient de connaître des séries formidables. »