Sans capitaine, le navire des Bruins continue de voguer

BOSTON – De Joe Thornton à Zdeno Chara, à Patrice Bergeron, à Brad Marchand, les Bruins de Boston ont amorcé leurs 20 dernières saisons avec un capitaine.

Cet automne, le portrait sera différent. Personne ne portera le « C » sur l’uniforme jaune et noir des Bruins. David Pastrnak et Charlie McAvoy pratiqueront un leadership conjoint à titre d’adjoints, des fonctions qu’ils connaissent depuis longtemps.

« Ce sera différent, mais pareil à la fois, a soutenu Pastrnak. Le leadership n’a jamais été la tâche d’un seul joueur dans ce vestiaire. Les décisions et le leadership ont toujours été assumés en groupe. »

C’est donc à nouveau cette approche qui sera préconisée cette saison chez les Bruins, mais dans un contexte différent, certes.

« Longtemps, on a agi dans la continuité, en voulant reproduire nos succès de l’année d’avant. Cette fois, on doit rebâtir quelque chose, a comparé McAvoy. Le groupe est complètement différent, les individus sont différents, mais c’est une belle occasion et une belle marque de confiance (pour David et moi) d’avoir ces responsabilités.

« On ne voit pas ça comme une tâche, mais plutôt comme un honneur. »

Si McAvoy évoque le besoin de « rebâtir quelque chose », c’est parce que les Bruins (33-39-10; 76 points) ont connu, en 2024-25, leur pire saison depuis 2005-06.

Du congédiement de l’entraîneur-chef Jim Montgomery en novembre au départ d’une demi-douzaine de joueurs dont Marchand à la date limite des transactions, l’organisation a apporté des changements majeurs dans la dernière année.

McAvoy a lui aussi connu une saison difficile au niveau personnel, enchaînant une blessure et une infection pendant la Confrontation des 4 nations, événements qui ont mis fin à sa saison.

Pastrnak, lui, a continué d’être très productif malgré les circonstances. Il a récolté 106 points (43 buts, 63 aides), le troisième plus haut total de la LNH à égalité avec l’attaquant des Oilers d’Edmonton Leon Draisaitl. Le deuxième meilleur pointeur des Bruins? Morgan Geekie, à 57 points, 49 de moins que son coéquipier tchèque.

Pastrnak a été le meilleur pointeur de la LNH après le 1^er janvier, totalisant 69 points (30 buts, 39 aides) à ses 43 dernières sorties.

Cette saison, il ne pourra plus être le seul attaquant à pousser la barque bostonienne. Pendant l’été, l’état-major des Bruins a tenté d’entourer ses vedettes de joueurs « d’une plus jeune génération », a décrit McAvoy avec un brin d’humour, du haut de ses 27 ans.

« On ne pourra pas être les seuls leaders, a-t-il affirmé ensuite. Peut-être que de l’extérieur, Zee (Chara) et Bergy (Bergeron) semblaient les seuls leaders de l’équipe, mais on se fiait sur tout le monde. Les meilleurs groupes sont ceux où le leadership peut venir de partout. Ça enlève beaucoup de poids sur les épaules du capitaine et des adjoints.

« On fonctionnera donc par comités pour commencer, et je ne serai pas surpris si d’autres gens s’ajoutent au groupe en cours de route. »

Car les Bruins semblent vouloir retrouver leurs lettres de noblesse le plus rapidement possible.

« Notre but est de revenir en séries et de montrer à nos partisans et à cette ville ce qu’on peut faire, a tranché le défenseur Nikita Zadorov. On lit ce que vous (les journalistes) écrivez et on s’en soucie.

« On sera négligés cette année. On est une équipe que personne ne verra près d’où elle est censée se trouver. On aura des choses à prouver. »

Ne reste plus qu’à passer de la parole aux actes.

« On peut discuter ici toute la journée de ce qu’on doit changer, de ce qu’on doit faire, mais on va devoir se présenter sur la glace et être compétitifs pour le logo sur notre chandail, pour notre équipe, pour notre ville et pour notre organisation », a dit Zadorov.

C’est d’ailleurs ce qui a toujours été exigé des Bruins, qu’il y ait un capitaine ou non à bord.

« Quand tu joues pour l’une des six équipes originales, les exigences sont toujours grandes, a conclu Pastrnak. Peu importe qui se trouvera sur cette formation en octobre, l’équipe sera compétitive et c’est le seul message qu’on véhiculera.

« On n’acceptera pas ce qui s’est passé l’an dernier. »