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C’est la Semaine des gardiens dans la LNH! Du 2 au 7 septembre, le LNH.com célèbre ses gardiens à travers des contenus de tous genres. Aujourd’hui, le résumé d'un entretien en tête-à-tête avec le gardien du Wild du Minnesota Filip Gustavsson, qui pourrait vivre son baptême olympique en février prochain à Milan, au sein de l'équipe suédoise.

MILAN, Italie – En 2006, aux Jeux olympiques de Turin, le brio d’Henrik Lundqvist permettait à la Suède de mettre la main sur la médaille d’or. Vingt ans plus tard, Filip Gustavsson tentera de suivre les traces du « roi Henrik » aux Jeux de Milano Cortina 2026.

Gustavsson figure parmi les candidats pour le poste de gardien de no 1 de l’équipe nationale suédoise à ces JO, le même rôle qu’occupait Lundqvist à Turin. Ce dernier a toujours été une inspiration pour le gardien de 27 ans du Wild du Minnesota, qui a eu l’occasion de le rencontrer une première fois dans son enfance.

« Je n'ai jamais eu l'occasion de l'affronter, parce qu'il a subi une opération [au cœur] en [2021], à ma première saison dans la LNH, a souligné Gustavsson. Mais quand j'étais plus jeune, il organisait un camp de gardiens à Göteborg, et j'y avais assisté deux fois pendant l'été. J'ai donc eu la chance de parler un peu avec lui. »

Gustavsson a fini par écrire sa propre histoire dans la LNH ces dernières années et surtout ces derniers mois. La saison dernière, le portier a terminé à égalité au septième rang du circuit au chapitre des victoires (31), à égalité au quatrième rang pour les blanchissages (cinq) et au sixième rang pour les minutes jouées (3423:35). Il est également devenu le 15e gardien dans l'histoire de la LNH à marquer un but quand il a trouvé le fond d’un filet désert face aux Blues de St. Louis le 15 octobre 2024.

Lors d'un entretien récent avec LNH.com dans le cadre de la Tournée médiatique européenne des joueurs de la LNH/AJLNH, Gustavsson a discuté des prochains Jeux olympiques, de ses talents de buteur et d'autres facettes de la position du gardien.

À quel point as-tu hâte aux prochains JO et quels sont tes principaux souvenirs olympiques ?

« Je me souviens surtout de 2006. La victoire de la médaille d'or de la Suède a été un moment incroyable pour notre pays et pour le hockey suédois. Lundqvist, [Peter] Forsberg, [Mats] Sundin, tant de légendes qui ont établi des standards pour notre pays... C'est toujours un honneur quand tu as l'occasion de représenter la Suède comme eux. Les joueurs de la LNH n'ont pu participer aux Olympiques depuis un bon moment, et si je connais un bon automne, ce serait très spécial d'avoir la chance de faire partie de cette formation. Tu ne sais jamais si l'occasion se présentera à nouveau. J'espère bien jouer en automne et obtenir une place dans cette formation. »

Tu as l’expérience d’un tournoi entre pays opposant les meilleurs joueurs au monde, maintenant que tu as représenté la Suède à la Confrontation des 4 nations en février. À quel stade de ton parcours comme gardien as-tu réalisé pour la première fois que tu pouvais mener une carrière dans le hockey professionnel et sur la scène internationale ?

« Je dirais à environ 14 ou 15 ans. J’ai toujours rêvé de jouer dans la LNH. Quand j'étais plus jeune, j’aspirais à évoluer dans la Ligue suédoise de hockey (SHL). Puis j'ai commencé à connaître du succès [dans le hockey mineur], et donc à rêver davantage. Les rêves sont finalement devenus réalité. »

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Pendant ton ascension vers la LNH, la position de gardien a évolué. Les gardiens semblent être meilleurs que jamais, et ils sont largement les meilleurs athlètes dans leur équipe. À quoi attribuez-vous le fait que les gardiens semblent être meilleurs que jamais en ce moment ?

« Je crois que l'arrivée des entraîneurs des gardiens y est pour quelque chose. On apprend beaucoup d'eux. Si tu es attaquant ou défenseur, l'entraîneur doit observer huit autres joueurs en même temps. Avec ton entraîneur des gardiens, tu peux parler en tête à tête. Il ne travaille qu'avec toi, et donc tu peux recevoir des enseignements plus spécifiques pour améliorer ton jeu. Tu peux regarder des vidéos avec lui après chaque match et discuter de certaines choses. Et c'est la raison pour laquelle vous voyez tant d'équipes embaucher des entraîneurs d'habiletés. On voit déjà l’effet : plus de buts se marquent. Chez les gardiens, cet encadrement individuel était une pratique déjà courante. »

Si tu étais dépisteur, comment décrirais-tu ton jeu ?

« Je dirais que j’aime défier les tireurs, mais que je ne pourchasse pas la rondelle très souvent. Je préfère jouer papillon, tout en étant capable de réagir si je dois faire un arrêt en plein déplacement. Mes habiletés de patineur me permettent d’arriver devant la rondelle rapidement et en bonne position. »

As-tu toujours été habile en maniement de rondelle ?

« J'étais solide pendant la majorité de ma carrière. Les équipes avec lesquelles j'ai évolué voulaient toujours que le gardien quitte son filet pour récupérer la rondelle et faciliter le jeu de transition afin que nous ne restions pas piégés dans notre propre territoire. Certaines équipes détestent cette stratégie, certaines interdisent même à leur gardien de sortir du but. Mais en travaillant là-dessus au fil du temps, je me suis amélioré. »

Ça t’aura probablement aidé à joindre un club sélect en marquant un but l’automne dernier. Dans l’histoire de la LNH, plusieurs gardiens ont été crédités d'un but, mais tu n’es que le 10e de tous les temps à avoir propulsé la rondelle directement dans le filet adverse, au lieu d’avoir profité d'un bond chanceux ou d’avoir été le dernier joueur à toucher à la rondelle avant que l'adversaire marque contre son camp. Quels souvenirs as-tu de ce but historique ?

« C'était plutôt cool. Nous avions une avance de 3-1 et nos adversaires ont demandé leur temps d'arrêt. Quand je suis retourné au banc, Marc-André Fleury était là et il m'a dit : "S'ils jettent le disque en fond du territoire, tu devrais tenter de marquer." Nous n’en avions jamais discuté avant, c’est un peu venu de nulle part. [Fleury] joue toujours avec la rondelle, et il la manie très bien. Comme il l'avait prédit, ils sont descendus vers notre territoire et ils ont tenté de forcer un coup de sifflet en dirigeant un tir vers ma mitaine, mais le conseil de Flower était encore frais dans ma mémoire. J’ai donc laissé tomber le disque en espérant qu’il n’atterrisse pas à plat sur la glace. Je ne pensais même pas que je pouvais lancer la rondelle aussi loin. Si je l'avais tenté cinq fois de plus, j'aurais probablement raté quatre fois. Mes coéquipiers étaient très heureux pour moi. Je trouvais ça très cool. Je ne pense pas que ma mère et mon père regardaient le match en direct. Ils ont vu le but le lendemain, à leur réveil. Mes amis en Suède l'ont vu aussi, ils m'ont tous envoyé des messages textes. Ç’a été un très bon coup de pouce pour ma confiance pendant quelques semaines. »

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Tu fais mention de Marc-André Fleury... À quel point t’a-t-il influencé ces dernières années ?

« Il a vécu tellement d'expériences. Il est arrivé à Pittsburgh et [les Penguins] ont été mauvais pendant ses trois premières saisons, mais ils sont ensuite devenus si bons et ont remporté tant de matchs et de séries. Il a participé aux séries 17 fois d’affilée ! Avec toutes ces situations différentes qu'il a vécues, et alors qu'il s'approchait de la fin de sa carrière, il a partagé beaucoup avec moi. J’ai pu lui poser des questions et apprendre diverses choses de lui. Puis il a visité la majorité des villes à maintes reprises. Il savait donc où aller, ce qu'on peut faire pendant les journées de congé, il organisait des activités... Ce fut très bon pour moi d’avoir pu apprendre de lui. »